Profil du pirate informatique. Un ado qui vit encore chez ses parents.

Publié le 27 Mars 2013

 

 

 

 

La personne qui se cache derrière le pirate informatique n'est peut-être pas celle que l'on croit. Ni tout puissant, ni vertueux, le pirate «utilise la technologie pour ajuster son adaptation sociale plus ou moins déficiente», selon le directeur du Centre international de criminologie comparée (CICC), Benoit Dupont.

Dans une conférence qu'il donnera le 2 avril, «Pourquoi les pirates informatiques vivent-ils encore chez leurs parents?», Benoit Dupont présentera une étude sociologique portant sur une dizaine de hackers de 17 à 27 ans, arrêtés au Québec en 2008.

 

«Ils sont capables de faire beaucoup de dommages aux ordinateurs dont ils prennent le contrôle, mais ils n'ont pas de compétence de monétisation», explique Benoit Dupont, directeur du CICC et titulaire d'une Chaire de recherche du Canada en sécurité et technologie. Les pirates informatiques ne sont pas capables de tirer un profit criminel de leurs actes, selon lui.

 

«Ce n'est pas aussi simple de faire des profits faramineux, assure-t-il. Il faut aussi maîtriser des compétences sociales, or leurs équipes sont assez dysfonctionnelles.» Après avoir légalement exploité leurs disques durs, M. Dupont a constaté qu'«au début, le groupe étudié était assez soudé, mais au bout de deux ans, il y avait beaucoup de conflits et de disputes.»

Jeunes, impulsifs et défavorisés

Les pirates informations ne se connaissent pas vraiment entre eux, car ils n'ont que des liens virtuels. Ils sont jeunes et impulsifs. Ce sont en fait de jeunes hommes plus ou moins ancrés dans l'adolescence, parfois issus de milieux modestes ou défavorisés.

 

Certains ont déjà un dossier criminel. «Les Anonymous par exemple ont eu des interactions avec le système de police (petit trafic de drogue, voies de fait, etc.)», rappelle M. Dupont. Selon le directeur, au Canada, en France et aux États-Unis, ce ne sont pas des délinquants professionnels (comme dans les pays de l'ex-Union soviétique), mais ils peuvent causer des préjudices importants, certains contrôlant jusqu'à 60 000 ordinateurs. Pour M. Dupont, ce phénomène «est un prolongement de la petite délinquance qui autrefois se composait de gangs de rue.»

 

La conférence aura lieu le mardi 2 avril de 19h à 22h, à l'Université de Montréal, Carrefour des arts et des sciences,

 

salle C 2059, 3150, rue Jean-Brillant.

Rédigé par Régis B

Publié dans #techno informatique

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