Autonome et hyperconnectée, la voiture du futur s’expose à Las Vegas.

Publié le 12 Janvier 2015

 

Elles conduisent sans chauffeur, ne polluent plus et communiquent via internet avec votre montre: les voitures du futur sont très présentes au salon d’électronique grand public International CES de Las Vegas. Le constructeur automobile allemand Daimler présente le prototype le plus ambitieux. Dans sa Mercedes-Benz F 015 électrique et pleine d’électronique, on n’est plus obligé de se servir du volant, ni même de regarder la route. Les deux fauteuils avant pivotent pour faire face aux passagers à l’arrière, créant une sorte de salon roulant.

 

Le véhicule se déplace tout seul, et interagit même avec l’extérieur: il projette par exemple un passage-piéton virtuel sur le sol devant lui pour indiquer à une personne au bord de la route qu’elle peut traverser.

« L’autonomie totale, ce sera pour la prochaine décennie », indique toutefois à l’AFP le patron de Daimler, Dieter Zetsche, évoquant des problèmes de régulation, ainsi que de fiabilité dans certains environnements spécifiques (nuit, pluie, neige).

 

 

Vaincre la peur

 

« Il y a ce qu’on sait faire techniquement, et ce que le grand public est prêt à accepter », prévient également Guillaume Devauchelle, vice-président pour l’innovation et le développement scientifique chez l’équipementier automobile français Valeo. Une voiture qui conduit toute seule, « ça va faire très peur », reconnaît-il. « L’idée est d’acquérir de la confiance avec des fonctions plus simples et moins chères. »

 

 

Valeo en montre un exemple dans une Volkswagen Passat partiellement automatisée qui emmène des journalistes dans la circulation normale de Las Vegas.

Le chauffeur appuie sur un bouton près du volant, et lève les mains et les pieds. La voiture prend les commandes, freine pour s’arrêter et repart automatiquement, en se calant sur le comportement de celle immédiatement devant elle.

Tout repose sur un seul élément, un scanner « lidar » placé sous la plaque d’immatriculation avant, pour identifier les autres voitures, les piétons, ou les marquages au sol des lignes de circulation. Un système informatique embarqué occupe également la moitié du coffre. Mais Valeo promet qu’à terme, la technologie tiendra dans un petit boîtier.

 

 

M. Devauchelle envisage un usage en série d’ici 2017, sur autoroute jusqu’à 200 kilomètres/heure ou dans les embouteillages du périphérique, car « c’est la fonction de base, qui fera le moins peur ». Il faudra probablement en revanche « plusieurs générations de véhicules » avant que les gens se laissent conduire dans des situations plus complexes, tourner dans un carrefour encombré par exemple.

 

 

Le constructeur allemand Audi, qui a utilisé le système de pilotage d’un prototype sur les 900 kilomètres l’amenant de la baie de San Francisco au salon, dit aussi avoir une « approche évolutionnaire » et installer par étapes les fonctions automatisées sur ses véhicules.

En outre, « il faudra une sorte de supervision pour s’assurer que le conducteur peut reprendre la main » en cas d’incident, « qu’il n’est pas inconscient ou victime d’une crise cardiaque », note Daniel Lipinski, en charge de son projet de conduite automatisée.

 

 

Connectées aux montres ou aux téléviseurs

 

Sur les voitures électriques i3 exposées par un autre constructeur allemand, BMW, le volant tourne carrément tout seul devant un siège conducteur vide. A côté du véhicule, le démonstrateur appuie sur l’écran tactile de la montre connectée à son poignet pour faire partir la voiture.

 

 

Cette démonstration au CES s’effectue à petite vitesse sur un parcours de quelques dizaines de mètres légèrement incurvé. Mais Georg Tanzmeister, ingénieur spécialisé dans la recherche sur la conduite automatisée chez BMW, assure que le système fonctionne aussi dans pour faire du parking automatique: « On peut simplement laisser la voiture à l’entrée du garage » et la laisser aller chercher une place toute seule.

 

 

Valeo se sert pour sa part d’une smartwatch ou d’un smartphone pour stocker une « clé virtuelle » permettant d’ouvrir les portières et de démarrer. Une fonction potentiellement utile pour les sociétés de location de véhicules ou le covoiturage.

BMW présente même une application de contrôle à distance du véhicule depuis le téléviseur du salon, permettant d’ouvrir ou fermer les portes et les fenêtres, d’allumer la climatisation… Un gadget? Pas forcément, selon Robert Hein, chargé des questions de mobilité personnelle dans sa division de recherche. Certains utilisateurs « pourraient verrouiller la porte de la voiture, parce qu’ils avaient oublié », avance-t-il

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #techno informatique

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